Les défis d’une digital nomade : comment travailler de son van ?


Partir à la découverte de l’Ouest américain, c’est le beau rêve que Pauline Hessenauer, chercheuse à l’Institut de biologie intégrative et des systèmes de l’Université Laval, a décidé de réaliser après l’obtention de son doctorat. Accompagnée de son amoureux Pierre et sa chienne Nova, la petite famille vit son voyage au long cours dans un van nouvellement rénové par les deux partenaires. Pour continuer à entretenir son début de carrière, la jeune femme a choisi de travailler à distance.

Flow a rencontré virtuellement Pauline afin de s’immerger dans son nouveau mode de vie et inspirer tou.te.s celles et ceux qui souhaitent partir en aventure tout en gardant leur emploi.

 

Trouver un accord avec son employeur.e

 

« J’ai parlé à mon employeur de mon projet de voyage il y a plus d’un an et il a apprécié l’idée. Il m’a même donné des suggestions d’endroits à visiter ! Actuellement, je travaille comme chercheuse pour l’Université Laval. Avant de partir, j’étais à temps plein alors pour concilier ma soif d’aventure avec mon emploi, j’ai proposé à mon supérieur d'avoir un contrat à distance de 10h par semaine ».

10h de travail par semaine, c’est en effet le nombre d’heures que Pauline s’est fixé pour mener à bien ses projets professionnels tout en profitant de son voyage. « Je ne voulais pas avoir plus d’heures pour m’assurer de respecter mes engagements » explique-t-elle. 

Pour prendre la décision de vivre cette expérience, il est important d’être réaliste, d’établir ses limites avec soi et ses collègues de travail.

Heureusement pour Pauline, son Directeur de thèse Richard Hamelin, a fait preuve de flexibilité et de confiance en l’encourageant dans son projet de découverte. « Le plus important, c’est la communication. Les moyens d’interaction en ligne comme Zoom, Slack ou les emails nous permettent d’échanger sur une base régulière. Quand on est dans le secteur de la bio-informatique, plus précisément sur le big data, nous pouvons travailler de partout dans le monde » soutient son directeur de recherche.

« On fait des points quotidiennement par Teams. Si je rencontre un problème, j’en parle directement à mon employeur qui est tout aussi joignable que moi ! On échange souvent des idées et nous collaborons en équipe de façon agile » confirme Pauline.

 

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Faire preuve d’autonomie et de flexibilité pour gérer ses horaires

 

Pour profiter pleinement de son voyage tout en respectant ses échéanciers, Pauline a la possibilité de jongler avec ses heures de travail.

« Il peut m’arriver de faire moins d’heures les semaines où nous avons beaucoup d’endroits à visiter ou un long chemin à faire. Puis je rattrape la différence les jours d’après. Je n’ai pas de routine de travail prédéfinie. Par exemple il y a quelques temps, nous étions dans une région où il y avait énormément de choses à explorer, je n’ai donc pas travaillé. Cependant, j’ai équilibré mes heures la semaine qui a suivi ». Une belle illustration qui témoigne de sa conciliation entre travail et plaisir !

 

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Et la connexion internet ?

 

Pour travailler tout en parcourant un pays en van, il faut non seulement apprendre à lâcher prise, mais aussi faire preuve d’une grande organisation, surtout quand on a besoin d’un réseau internet ! 

Pour ne pas gaspiller la moitié de son salaire dans la connexion, la digital nomade profite des endroits qu’elle croise sur son chemin dotés d’une wifi pour y travailler.

« À 8h30 du matin, je me pose dans le Starbucks le plus proche et je fais mes recherches en savourant une boisson réconfortante. Je fais ceci trois fois par semaine, ça me permet de compléter mes heures de travail ». Et mieux vaut miser sur des cafés avec une bonne wifi afin d’éviter les mauvaises surprise !

« J’aime ce que je fais alors je ne vois pas cette expérience comme une corvée. Je le fais avec grand plaisir ! Je suis contente de faire de la recherche et de découvrir de nouveaux résultats à chaque fois. Je suis toujours motivée par mes mandats ! » raconte Pauline avec enthousiasme.

Sa recommandation pour trouver le bon équilibre ? Savoir s’adapter aux différentes situations et trouver des solutions. Elle conseille également à ceux et celles qui souhaiteraient tenter l’aventure de rester régulier.ère dans leurs heures de travail et de ne pas laisser leur to-do-list s’allonger jusqu’à perdre le contrôle. 

Travailler tout en voyageant devrait toujours être une source de plaisir et une opportunité d’apprentissage. 

Pour son conjoint Pierre, qui lui a décidé de s’accorder un long congé pour réaliser ce projet, cette expérience est également l’occasion de sortir de sa zone de confort et de lâcher prise.

 

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