La flexibilité à l’ère du coronavirus : statistiques, pratiques actuelles et perspectives


Si le télétravail et les autres mesures flexibles ont gagné en popularité au cours de ces derniers mois, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de méthodes qui ont déjà fait leurs preuves bien avant le confinement. Selon une étude faite aux États-Unis en 2019, 62% des personnes interrogées travaillaient déjà à distance au moins une partie du temps, ce qui signifie que seulement 38% travaillaient au bureau en permanence. Mais qu’en est-il du futur du marché du travail après la crise?

Plus de télétravail pour les années à venir

Selon le rapport « Future Workforce Report » publié en 2019 concernant le futur du marché du travail, 73% des équipes compteront dans leurs rangs des télétravailleurs d’ici 2028. Par contre, étant donné que cette étude a été réalisée bien avant le confinement, ces prévisions ont surement dû augmenter. En effet, le confinement a permis aux employés de découvrir le confort de travailler de chez soi, ce qui a impacté positivement leur performance, leur rendement et leur motivation. Selon une étude qui menée en Suisse, 75% des employés à distance déclarent que le travail hors site a amélioré leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

À tout ceci s’ajoute le gain de temps que nous perdions régulièrement dans les transports ainsi que la diminution du temps passé avec les collègues à parler de sujets personnels. Étonnement, les pauses café se cumulant au fil de la journée affectent considérablement le temps consacré au travail. Selon un sondage réalisé en mars 2020, les employés de bureau passent en moyenne 1 heure par jour à discuter de sujets non liés au travail, alors que les télétravailleurs ne passent que 29 minutes par jour à faire de même avec leurs collègues. Ce n’est donc pas surprenant que les chefs d’entreprise soient séduits par le télétravail. D’ailleurs, selon le rapport annuel de International Workplace Group, 85% des entreprises affirment que la flexibilité a amélioré la productivité des employés. Toutes ses données nous amènent à envisager une hausse du télétravail pour les années à venir, et ce même après la crise.

Les formes de flexibilité de l’après-covid

Après la pandémie, il serait judicieux que les chefs d’entreprise tirent profit de ce que le confinement leur a permis d’apprendre en termes d’adaptabilité. Le télétravail n’étant pas la seule forme de flexibilité, les chefs d’entreprises pourraient combiner plusieurs mesures pour répondre à la fois à leurs besoins et à ceux des employés.

Horaire variable : Une façon simple d’introduire la flexibilité dans sa gestion de ressources humaines est de permettre aux employés de gérer leurs propres horaires. Ceci permet aux employés de gérer leurs temps de travail en fonction de leurs autres responsabilités, du temps consacré à leurs passions et de leur niveau d’énergie, sans pour autant changer le nombre d’heures total. Cette modalité prévoit généralement une plage fixe, durant laquelle l’employé doit être présent afin d’assister à des réunions, garder contact avec ses collègues et rester joignable au besoin.

Travail à temps partiel : Les entrepreneurs et les étudiants sont les profils qui seraient les plus intéressés par cette alternative. Ils pourraient garder un pied dans la vie professionnelle tout en gérant d’autres projets. Ceci dit, cette modalité peut avoir une incidence sur les avantages sociaux de l’employé et son admissibilité aux programmes gouvernementaux.

Semaine de travail comprimée : Cette pratique permet aux employés de prolonger leurs heures de travail journalier afin de bénéficier d’une journée de repos supplémentaire. Pour simplifier, il s’agit de travailler 4 jours par semaine pour profiter d’une fin de semaine prolongée. Cette méthode permettrait aux travailleurs de mieux se reposer et de réserver une journée à leurs courses administratives ou leurs rendez-vous médicaux. De plus, la semaine comprimée diminue les charges liées au transport de 40% ! De quoi joindre l’utile à l’agréable.

Télétravail : Le confinement nous a bien prouvé qu’il est parfaitement possible de travailler à distance tout en étant performant et assidu. Cette alternative permet à l’employé de réaliser ses tâches tout en étant dans le confort de sa maison, dans un café bistrot ou dans le chalet de ses parents.

Job sharing : Cette modalité vise à répartir les responsabilités, le salaire, les heures et les avantages sociaux associés à un poste entre deux personnes. Cette option séduit les entrepreneurs qui veulent consacrer plus de temps à leurs projets, les étudiants et les profils séniors qui aimeraient commencer à préparer leur départ tout en gardant un pied dans leur entreprise.

Heures annualisées : Cette pratique fixe le nombre d’heures de travail sur une base annuelle et non hebdomadaire. Cette technique convient au secteur où la demande est saisonnière ou fluctue beaucoup au cours de l’année. Ainsi, les employés pourraient mieux gérer leurs congés et leur emploi du temps tout au long de l’année afin de se mobiliser lors de périodes achalandées.

Congés illimités : L’employé peut prendre des jours de congé sans aucune restriction. Cette méthode permet de prévenir l’épuisement professionnel, de diminuer le taux d’absentéisme et de contribuer au bien-être des membres de son équipe. Ceci dit, cette pratique requiert une bonne gestion afin d’éviter que tous les employés partent en vacances à la même période.

Voici notre aperçu de la réalité du marché de l’emploi actuel et des estimations sur les mesures flexibles à venir. Que vous soyez convaincu des bienfaits du télétravail ou pas, il y a toujours des alternatives qui permettent d’améliorer l’environnement de travail tout en répondant aux objectifs de l’entreprise.