La flexibilité, c'est aussi un management bienveillant


S’il y a bien une chose que ces mois d’isolement nous ont apprise, c’est que la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. Plusieurs chefs d’entreprise et gestionnaires font actuellement face aux fluctuations du marché du travail avec beaucoup de persévérance et de détermination. Cependant, il peut arriver d’éprouver un sentiment de perte de contrôle ou de fatigue, ce qui est tout à fait normal en période de stress. L’environnement instable dans lequel nous vivons actuellement nous rend encore plus vulnérables et susceptibles de tomber dans le piège du burn-out ou de la dépression. Comment les chefs d’équipe peuvent surfer sur la deuxième vague afin de garder une équipe soudée et des membres motivés ?

Le management de la bienveillance, au cœur de la flexibilité en temps de crise

Selon une étude réalisée en 2019 auprès de 1 123 cadres français, la moitié d’entre eux déclarent avoir connu des symptômes du burn-out. 63% des répondants ont expliqué cet évènement par une très lourde charge de travail, 59% d’entre eux l’ont justifié par un manque de reconnaissance pour le travail accompli et 54% ont mis le stress comme cause principale à cet épuisement professionnel. Conclusion ? Il est toujours important de donner un aspect humain à ses échanges avec les membres de son équipe. Motiver, écouter, déléguer, donner plus de flexibilité, encourager au télétravail ou encore donner le droit à l’erreur sont tous des moyens qui permettent de garder un environnement de travail sain.

Le management bienveillant vient justement répondre à ce besoin en adoptant une attitude positive et bienveillante envers son équipe et en ramenant de l’humanité aux relations professionnelles.

Le management de bienveillance n’est pas un mythe

Si beaucoup pensent que le management bienveillant est un concept idéaliste n’ayant aucun impact sur le rendement et la performance des employés, il n’en reste pas moins que beaucoup de professionnels et de chercheurs se sont penchés sur la question afin d’apporter des réponses claires et rationnelles à ces questionnements. D’ailleurs, selon un article de la Harvard Business Review intitulé « The Happiness Dividend », le bonheur contribue à l’augmentation des ventes de 37% et de la productivité de 31% ! Selon l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, un environnement de travail sain diminuerait également le taux d’absentéisme : 60 % des journées de travail perdues seraient dues au stress professionnel.

Une étude menée par le cabinet de conseil Oresys a même conclu que 79 % des entreprises les plus performantes sont gérées par « leader inspirant, bienveillant, qui prend en compte leur point de vue et les soutiens ».

La bienveillance c’est rester à l’écoute de son équipe

Un manager bienveillant humanise les échanges en milieu de travail afin de mettre en avant la santé mentale des employés. C’est ce que Anthony Vendrame, fondateur de Poches & Fils, a pris l’habitude de faire avec son équipe. Une fois par semaine, l’entrepreneur fait un tour de table afin de prendre le pouls des membres de son équipe.

Parler ouvertement de ses émotions ou de ses problèmes permet de diminuer la charge mentale, de motiver et de renforcer l’esprit d’équipe.

« On ne force pas personne, si quelqu’un n’a pas envie de partager, c’est ben ben correct. Par contre, quand tu as en envie, quand tu sens le besoin, et bien, tu sais que tu peux compter sur plusieurs collègues, amis, pour t’écouter. » Souligne Anthony.

Des journées off pour la santé mentale

Tout le monde sait que c’est permis de manquer des journées de travail quand on tombe malade. Mais beaucoup oublient que les personnes souffrant de problèmes liés à la santé mentale méritent elles aussi un répit. Selon la National Alliance on Mental Illness, les troubles de l’humeur comme la dépression et le trouble bipolaire font partie des raisons d’hospitalisation les plus courantes chez les gens de 18 à 44 ans. Prendre une pause, décider de rester chez soi ou ralentir pour prendre soin de sa santé mentale devrait se faire sans remords. Cette mesure de flexibilité diminuerait le taux d’absentéisme et de turnover au sein des entreprises. Selon des statistiques publiées par le Centre for Addiction and Mental Health de Toronto, 20 % des travailleurs quittent leur poste à cause de problèmes liés à la santé mentale. Ces chiffres grimpent à 50 % quand il s’agit des millénariaux et à 75 % quand il s’agit de la génération Z.

Pour remédier à ce problème, Poches & Fils permettent aux employés de prendre des congés de maladie liés à la santé mentale. « Il ne faut pas se sentir obligé de rester ou venir au bureau si on se sent déprimer ou pas au top de notre santé mentale », confie Anthony Vendrame.

Se donner le droit à l’erreur

La bienveillance c’est également accepter de se tromper, ne pas avoir peur de partager ses idées, oser prendre des décisions … oser se mettre en avant. En effet, le management bienveillant encourage les employés de sentir de leur zone de confort, de s’exprimer librement, de travailler sur leur créativité et leurs points forts. Le droit à l’échec permet de construire un climat de confiance qui encourage aux échanges de feedbacks et qui stimulent les employés à donner leur meilleur d’eux-mêmes.

« Pour la créativité! Parfois, on a peur de donner une idée parce qu’elle sort de l’ordinaire. Mais si on sent qu’on ne se fera pas juger, et qu’on la partage, et bien …  C’est peut-être cette idée qui en amènera une autre. » confie Anthony Vendrame.

Pour conclure, le management bienveillant a des effets positifs tant sur le bien-être des membres de l’équipe que sur leur rendement et performance. Se donner le droit à l’erreur, prendre des congés pour améliorer le moral, s’ouvrir aux autres et s’intéresser aux problèmes de ses employés sont des mesures qui permettent d’améliorer la qualité de vie des travailleurs ainsi que leur implication au travail.