Le job sharing : 1 emploi pour 2 collaborateurs


Nul besoin de quitter son emploi pour lancer son entreprise, s’adonner à ses passions ou consacrer plus de temps à sa famille ! Le « job sharing » résous les problèmes de plusieurs travailleurs à la recherche de flexibilité.

Si ce concept fait partie des pratiques les plus tendance depuis quelques années, il n’en demeure pas moins que cette politique a vu le jour depuis plus de 20 ans. Dans les années 70, le « job sharing » a été sérieusement abordé par les médias et les organisations à but non lucratif afin de faciliter l’accès aux femmes à des fonctions de pouvoir. Selon une étude menée par Capability Jane en collaboration avec un groupe d’entreprises, la notion de « job sharing » est considérée au Royaume-Uni comme l’une des techniques de gestion les plus performantes et créatives depuis 1980.  Comme son nom l’indique, ce concept désigne le partage d’un seul emploi entre deux employés. Les deux collaborateurs travailleront à temps partiel et partageront les mêmes responsabilités.

Qui sont les profils les plus concernés par cette pratique ?

  • Les parents

D’après une étude qualitative publiée en 2018 qui vise à comprendre les motivations entrepreneuriales, le facteur qui pousserait le plus une personne à quitter son emploi est l’équilibre entre le travail et la vie de famille. Le « job sharing » répond au besoin de tous ceux qui aimeraient passer plus de temps avec leurs proches.

Selon une étude menée par l’Institut national de Santé publique du Québec, 28 % des pères et 38 % des mères actifs sur le marché du travail affirment souffrir de stress important lié au sentiment de manquer de temps. Le « job sharing » pourrait alors résoudre le problème de plusieurs parents.

De plus, cette technique de gestion offre la possibilité aux hauts cadres de partager leurs responsabilités. On parle, dans ce cas, de « top sharing ». Ce concept donne l’opportunité aux parents d’occuper des postes de direction tout en se consacrant davantage à l’éducation de leurs enfants.

  • Les entrepreneurs et les travailleurs autonomes

Qui dit que pour lancer un projet, il faut quitter son travail ? La majorité de ceux qui veulent bâtir leur propre entreprise se sentent obligés de démissionner pour trouver le temps de gérer leur entreprise. Cette décision pourrait être une source de stress puisque le risque financier est énorme et qu’il n’est jamais facile de franchir le pas. Le concept de « job sharing » pourrait plaire à beaucoup d’entrepreneurs en devenir et permettre aux employeurs de retenir leurs meilleurs talents.

  • Les séniors et les étudiants

Les séniors et les étudiants seraient ceux qui optent le plus pour le partage de travail. Selon Statistiques Canada, les emplois à temps partiel seraient principalement occupés par des milléniaux (49 %) suivis des personnes âgées de 55 ans et plus (23 %). En effet, les travailleurs qui s’approchent de la retraite aimeraient garder un pied dans l’entreprise et collaborer avec les nouvelles recrues afin d’assurer une bonne passation des connaissances. Les jeunes, quant à eux, choisissent cette option pour poursuivre leurs études.

Quels sont les avantages pour les employeurs ?

Même si le « job sharing » semble coûteux et difficile à coordonner pour beaucoup de directeurs, il suffit de se munir d’outils de gestion efficaces pour profiter de ses avantages.

Un faible taux d’absentéisme et une meilleure productivité

Le problème de congés et d’absentéisme n’aura plus sa place au sein d’une entreprise qui opte pour le « job sharing ». Lorsqu’un employé est malade ou en vacances, son partenaire pourrait facilement compenser le manque d’effectif.

Richesse des compétences

Cette politique, jonglant avec deux profils complémentaires, permet de réunir les qualités et compétences de deux personnes différentes. Une telle combinaison rendrait leur apport plus riche et stimulerait leur créativité.

Une meilleure rétention des employés

Le « job sharing » permet également de retenir les meilleurs talents en leur offrant autonomie, flexibilité et bien-être. Les personnes concernées par cette politique auraient de quoi être reconnaissantes, motivées et fidèles. Sans oublier que des employés heureux contribueraient à faire rayonner l’image de l’entreprise!

Le « job sharing » : tout repose sur une bonne gestion

Pour que cette méthode porte ses fruits, les responsables devraient veiller au respect de certaines règles. Afin de garder une bonne synergie, les chefs d’équipe devraient s’assurer que les congés et les tâches sont distribués équitablement entre les deux collaborateurs. De plus, le choix des profils demeure une étape importante. Les recruteurs devraient songer à sélectionner des personnes qui se complètent tant au niveau des disponibilités que des compétences.

Pour finir, le « job sharing » est une solution avantageuse pour les deux parties, mais encore faut-il se doter des meilleurs outils de gestion et s’armer de patience afin d’en récolter les fruits.