La flexibilité n’est peut-être pas pour tout le monde, la rigidité non plus


Sur mon site web de pigiste en communications marketing, je décris que pour moi tout a commencé quand j’ai découvert que je n’étais pas du tout faite pour le 9 à 5. En réalité, ça remonte à beaucoup plus loin que ça.

Quand je suis sortie de l’université, ça faisait 25 ans que je pouvais choisir les moments où je ferais mes lectures et mes devoirs. Que je pouvais prendre la décision de sauter un cours si j’en avais besoin pour ma santé mentale, et reprendre le travail plus tard. Disons qu’en tant que jeune diplômée, l’idée d’arriver sur le marché du travail m’effrayait un peu : je voyais la rigidité de la routine se pointer le bout du nez et ça m’angoissait énormément.

Il faut dire que j’ai toujours rêvé d’être entrepreneure. Au fil des stages et des expériences extrascolaires, j’ai réalisé qu’il était possible d’être autonome et de prendre des initiatives en tant que salariée. Quand je me suis retrouvée dans un milieu plus « corpo », je me suis frappée à un mur. Très fort.

  • Travailler tous les jours, même heure même poste
  • Dîner à midi pile
  • Courir pour prendre le bus à la même heure
  • Organiser ses rendez-vous pour optimiser ses journées de maladies
  • Aucune place aux imprévus ou à la spontanéité

C’est un moule dans lequel je n’avais aucune envie d’entrer, mais je me contorsionnais pour y arriver. Je me raisonnais en me disant que tout le monde passe par là.

« Mes parents l’ont fait, eux. Pourquoi moi je n’en serais pas capable? Est-ce que je suis paresseuse? »

Et pourtant! J’avais toujours été celle qui s’impliquait dans mille et un projets. Maintenant, c’était la crise d’angoisse à l’idée de faire une sortie le weekend. Je n’avais pas assez de deux jours pour me remettre de mes efforts de contorsion. Force était de constater, j’avais besoin de plus de flexibilité.

Mais ça ne faisait pas partie du manuel de l’employé. Bien avant que l’idée de flexibilité germe dans ma tête, on m’avait répété que le télétravail ne ferait jamais partie de la culture d’entreprise et qu’il était impossible de rattraper ses heures en dehors du cadre établi. Tout espoir de flexibilité était mort dans l’œuf avant que j’aie pu mettre des mots sur ce dont j’avais besoin. Quand je suis arrivée au bout du rouleau, je n’avais plus la force d’argumenter et je devais me sortir de la routine.

À l’époque, Flow n’existait pas encore. Je ne savais pas où trouver des entreprises flexibles. Le meilleur moyen pour moi d’avoir plus de contrôle sur mon quotidien était de me lancer à la pige. Ma santé mentale a toujours été fragile (je suis une mélancolique, comme dirait ma médecin de famille), mais en tant que pigiste et maitre de mon temps, gérer ma tête est beaucoup plus facile.

Je ne suis pas faite pour :

  • Avoir la même routine chaque jour
  • Être entourée de gens 8 heures par jour
  • Perdre mon temps dans le transport quand ce n’est pas nécessaire
  • Travailler sans compter les heures en ne recevant pas de temps personnel en retour
  • Passer trop de temps sans Siegfried, mon chien

Et c’est bien correct comme ça. Est-ce que je retournerais en entreprise un jour? Certainement! J’adore faire partie à 100% d’un projet et contribuer à le faire grandir. Mais j’aurais une seule condition à l’embauche, et je crois que vous pouvez deviner c’est laquelle.