Les travailleurs proches aidants ont aussi besoin de flexibilité


Lorsqu'on parle de flexibilité, une belle part des témoignages entendus concerne les parents de jeunes enfants, ou encore les jeunes actifs en quête de liberté pour réaliser leurs passions et envies ! Pourtant, comme nous aimons souvent à le répéter chez Flow, la flexibilité est une solution gagnante pour une multitude de profils variés, qui rencontrent des réalités de vie très différentes. C'est le cas des proches aidants. 

Pour réaliser à quel point les travailleurs.euses proches-aidants font partie intégrante de notre population active et mieux comprendre leurs réalités, penchons-nous sur quelques informations édifiantes.

 

Qui est concerné ?

 

Le gouvernement du Québec reconnaît le statut de proche aidant comme toute personne qui apporte un soutien à un membre de son entourage, qui présente une incapacité temporaire ou permanente, physique, psychologique ou autre, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non. 

Ce soutien peut être apporté de façon continu ou occasionnel, à court comme à long terme, de manière libre et éclairée, pour favoriser le rétablissement de la personne aidée, le maintien et l'amélioration de sa qualité de vie à domicile ou dans d'autres lieux de vie. L'aide peut prendre diverses formes : le transport, l'aide aux soins personnels, le soutien émotionnel, psychologique et social, les travaux domestiques, les opérations bancaires, les obligations légales et juridiques, ou encore le soutien à la participation sociale.

Au Québec, 21,1 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus sont des personnes proches aidantes (d’après l’Observatoire québécois de la proche aidance). Parmi elles, 57 % occupent un emploi. Cette responsabilité, choisie ou non, implique de grandes conséquences pour la vie même des proches aidants.

 

La réalité des proches aidants au Québec

 

En effet, la moitié des proches aidants travaillent plus de 30 heures par semaine et cela impacte évidemment leur quotidien. Du fait des responsabilités familiales importantes et de la fatigue que cela implique, beaucoup de proches aidants sont sujets à des retards, de l'absentéisme au travail (voire à l'école). Par exemple, 44 % manquent des jours de travail pour remplir leurs obligations et 15 % se voient contraints de réduire leur horaire. D’autres prennent leur retraite de manière anticipée. 

Pourtant, ces réalités ne doivent pas être des fatalités pour les travailleurs.eurses impliqués dans le soutien de leur(s) proche(s). Avec des mesures flexibles mises en place au travail, il est possible d'envisager une meilleure conciliation de leurs différentes responsabilités et d'espérer un maintien en emploi pour les proches aidants qui le désirent.

 

Envisager des aménagements de travail flexibles

 

En 2012 malheureusement, plus de 64 % des proches aidants indiquaient n’avoir aucune flexibilité dans leur horaire. Aujourd'hui, de nouveaux chiffres n'ont pas encore été publiés mais il faut espérer que l'accès à la flexibilité a progressé (notamment suite à la pandémie de la Covid-19). 

La piste de solution qui pourrait améliorer la conciliation travail - impératifs familiaux des proches aidants ? Envisager davantage d'aménagements de travail pour les travailleurs.euses concerné.e.s. Ces aménagements de travail peuvent par exemple pendre la forme d'un temps partiel (si l'employé.e le souhaite), la possibilité d'avoir des horaires souples, bénéficier du télétravail, voire travailler à distance avec la géoflexibilité. L'employeur peut également proposer à l'employé.e concerné des congés flexibles, de façon à ce que le proche aidant puisse s'absenter et répondre à ses impératifs personnels plus facilement. (À ce sujet d'ailleurs, notez qu'il existe également des congés spécialement prévus par la loi en faveur des proches aidants).

Quelle que soit la ou les mesures flexibles choisies, elles doivent être le fruit d'un dialogue entre l'employeur — volontaire dans sa démarche, ouvert et compréhensif — et l'employé.e, qui est à l'aise pour en parler et qui souhaite faciliter la conciliation de ses différents rôles personnel et professionnel.

 

Ouvrir le dialogue sur ce sujet entre employeurs et employé.e.s

 

Mais la démarche n'est pas si simple… Elle implique qu'au départ, le sujet puisse être abordé entre employeurs et employé.e.s. D'après l'association L'Appui dédiée aux proches aidants, il ressort que 50 % d'entre eux ne parlent pas de cette responsabilité à leur employeur. D'ailleurs, le tiers d’entre eux ne se définissent pas en tant que tel malgré le soutien qu’ils offrent à un proche. 

Difficile alors d’offrir un appui ou encore des mesures pour répondre à leurs besoins. En tant qu'employeur, cela implique d'ouvrir la porte à ces sujets familiaux auprès des équipes, mais aussi bien sûr, à des conditions d'emploi flexibles. 

Agir pour améliorer la conciliation travail - vie personnelle des employé.e.s doit se faire dans la prise en considération de toutes les réalités variées qui peuvent exister : les jeunes actifs célibataires, les parents de jeunes enfants, les travailleurs.euses malades, à distance et les proches aidants parmi l'arc-en-ciel des parcours de vie.

 

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Témoigner son soutien en faveur de la conciliation travail - vie personnelle

 

En tant qu'entreprise, se positionner comme un employeur actif dans la protection de la conciliation travail - vie personnelle des employé.e.s est définitivement une recette gagnante pour diffuser les valeurs humaines, fidéliser les talents et attirer de nouvelles recrues. Pour le faire, plusieurs options sont possibles.

 

 

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